Orgue de l'église du Sacré-Coeur

Création/Exécution

Facteur d'orgues

Martin Constant

  • Constant
  • Martin
  • Date de naissance1910
  • Date de décès1995
  • Notice biographiqueConstant Martin, né en 1910, est un ingénieur et inventeur français qui a mis au point et commercialisé des postes de radio, des orgues électroniques, des cloches électroniques, ainsi que le Clavioline, ancêtre du synthétiseur. Après des diplômes d'ingénieur électricien et radioélectricien obtenus en 1930, Constant Martin commence par travailler pour le fabricant de postes de radio Victor Martinl. En 1932, il crée à Versailles «Le relief sonore» ; il y commercialise de nouveaux postes de radio « ré-stéréophoniques» et commence des recherches sur la création de sons musicaux par des procédés électroniques. De 1932 à 1937, il met au point un premier instrument de musique électronique apparenté à l'orgue, utilisant des anches d'harmonium. Un modèle amélioré à deux claviers et pédalier est expérimenté en juillet 1939 à l'église Sainte-Odile à Paris. En 1943, Constant Martin termine la construction d'un orgue électronique perfectionné, composé d'oscillateurs indépendants et de circuits analyseurs d'harmoniques : cet instrument est présenté à l'Oratoire du Louvre, à Saint-Louis des Invalides et au palais de Chaillot.

    Constant Martin étudie aussi un instrument électronique à clavier destiné à remplacer le violon. Cet instrument subira de nombreuses transformations et deviendra le Clavioline en 1947, le plus grand succès de l'entreprise. À partir de 1945, Constant Martin poursuit ses recherches et la commercialisation de ses instruments (orgues et cloches électroniques) dans le cadre de la SEBCM (Société d'exploitation des brevets Constant Martin) à Versailles.

    Dans les années 1950, Constant Martin s’efforce d’utiliser les découvertes les plus récentes de l’électronique pour améliorer ses orgues et ses cloches. En 1961, il termine la mise au point de ses premières orgues à transistors et en perfectionne les techniques d’harmonisation dans un esprit qui reste fidèle aux traditions de l’orgue à tuyaux. Au début des années 1960, Constant Martin crée également des carillons électroniques de signalisation sonore dont l'utilisation va se répandre dans les aéroports, gares et entreprises. Enfin, les recherches de Constant Martin aboutiront en 1968 à la fabrication d’un orgue électronique à tuyaux reproduisant fidèlement les sonorités de l'orgue classique.
    L'industrialisation de la facture des instruments électroniques aura raison du travail de recherche passionné et du soin artisanal apporté par Constant Martin à la fabrication de chacun des instruments portant son nom. Les orgues Constant Martin ne pourront faire face à la concurrence des grandes marques italiennes, autrichiennes ou néerlandaises.

Années 1940

- Modèle créé en 1943 par Constant Martin.

Matière et technique

Bois, métal, ivoire, fil électrique

Mesures

Hauteur en cm : 120

- Largeur en cm : 143

- Longueur en cm : 133 (avec pédalier et banc)

Domaine

Vie religieuse et spirituelle

Description

Orgue composé de deux claviers, de trois registres, d'un pédalier 32 notes, de sélecteurs d'harmoniques et d'amplificateurs de sons et d'un banc.

Fonctionnement et contexte

Historique de l'oeuvre

- Ce grand orgue Constant Martin fait partie des tout premiers orgues électroniques de fabrication française. Destiné à équiper des églises n'ayant pas la place ou les moyens financiers pour disposer d'un orgue à tuyaux, ce type d'orgue connaît ses premiers succès dans les années 1930 avec l'orgue Hammond, inventé en 1934 par Laurens Hammond. Cet orgue électronique est installé lors de la Seconde Guerre mondiale, après la consécration de l'église en 1941. Jean Voissière, fils d'un organiste et luthier, également ingénieur à la Thomson CSF, devient l'organiste de l'église. Au milieu des années 1960, son départ en retraite coïncide avec le changement de l'orgue dans l'église. Il récupère alors l'ancien orgue et l'installe chez lui. Il fait promettre à sa femme qu'après sa mort, l'instrument retournera dans une église. En 1972, sa veuve offre l'instrument à l'église Sainte-Bernadette de Cholet. Lorsque l'église décide de changer d'orgue en 1989-1990, le petit-fils de Jean Voissière le rachète. Un professeur du conservatoire viendra régulièrement jouer de l'orgue chez lui pendant plusieurs années. Il en fait don au musée en 2018.

Mode de fonctionnement

- Chaque touche met en action un oscillateur électrique qui donne la fréquence correspondant à la note jouée. L'oscillation fait vibrer des jeux de circuits, appelés "sélecteurs d'harmoniques" commandés par les registres choisis. Une seconde oscillation est donc créée dans les circuits des sélecteurs ; elle ne contient plus que les harmoniques nécessaires aux timbres voulus. L'oscillation passe alors dans les amplificateurs qui la transforment en vibration acoustique.

Musée

Musée d'Art et d'Histoire

Numéro d'inventaire

2019.020.1