Rock in the sea of sorrow
Création/Exécution
Birk Kirsten Maria
- Kirsten Maria
- Birk
- Date de naissance1982
- Notice biographiqueD’origines canadienne et danoise, Kirsten-Maria Birk développe depuis la fin des années 2010 un travail autour de textiles variés, synthétiques ou naturels, souvent de récupération.
De formation textile (styliste), elle a posé ses valises pendant 10 ans à Boussay (30 mn de Cholet) mais elle a vécu auparavant dans de nombreux pays dont elle a intégré la culture (Japon, Corée, Chine, Amérique du Sud...). À ses origines (sami par son père en particulier), elle doit son intérêt pour la nature et une conception du monde qu'elle n'a de cesse de confronter à d'autres cosmogonies. Elle admire Simone Pheulpin et ses pliages. Elle-même travaille plutôt sur l’enrobage et les enroulements de tissu, sans exclure cependant les autres techniques textiles comme la broderie. Son travail, par certains aspects, s’approche de celui de Tamara Kostianovsky car la nature y tient une place prépondérante ainsi que l’histoire des matériaux .
Kirsten-Maria Birk a débuté en créant des œuvres en deux dimensions, qui prenaient la forme d'un châssis de tissu carré dans lequel elle inscrivait un cercle, un portail à l’image des portes de lune chinoises. Elle a ainsi mis au point des techniques qui lui sont propres, donc difficiles à définir : sous-broderie, teintures marbrées, enroulements… Peu à peu, le centre de l’œuvre a été de plus en plus travaillé jusqu’à passer en volume. Elle développe aujourd'hui son travail sous forme de sculpture.
2023
Matière et technique
Denim peint ou oxydé, plié en origami et épinglé sur du polystyrène, bois
Mesures
Hauteur en cm : 45
- Longueur en cm : 110
- Largeur en cm : 60
Domaine
Art textile
Description
Cette sculpture aux formes irrégulières est recouverte de multiples" écailles", faites de denim plié en origami. Les couleurs variées du denim résultent d'ajout de peinture ou de dioxyde de fer. Le positionnement des écailles donne une impression de mouvement.
Inscriptions / marques
Signature
- dessous
- au poska blanc
Fonctionnement et contexte
Cette oeuvre est une pièce charnière dans le travail de l'artiste, puisqu’il s'agit de sa première sculpture. Elle y reprend ses thèmes de prédilection : le mouvement, la nature, la mer, pour exprimer son intériorité qui prend la forme d'un rocher imposant couvert « d’écailles ». La sculpture est en effet composée de la répétition d'un même motif, agencé de manière à produire une sensation de mouvement. Ce motif est en denim, découpé dans les vêtements de la famille, une matière chargée d'histoire. Cette pièce de denim est ensuite teinte, puis minutieusement pliée. L'artiste reprend une pratique japonaise inspirée de la légende des mille grues, Senbazuru, et popularisée par une petite-fille d’Hiroshima, Sadako Sasaki. La légende veut que si l'on réalise mille grues en origami en priant, le vœu de paix ou de guérison sera exaucé. Les origamis de denim sont juxtaposés, teints avec du vert-de-gris entre autres, pour donner une patine à cette peau d’écaille. L’œuvre est construite sur du polystyrène repêché dans un fjord où ce matériau sert de flotteur aux filets d’élevages de poissons.
De ce « rocher dans une mer de chagrin » émane une grande force de vie. Cette peau d’écaille convoque le mythe du dragon, présent de la Scandinavie à l’Amazonie en passant par l’Asie ou par l’Europe... L’animal fabuleux porte en lui les forces de la nature ; il est symbole de vie et de puissance.
Musée
Musée d'Art et d'Histoire
Numéro d'inventaire
2024.013.1
Facettes
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