L'Enfance de Jupiter

Création/Exécution

Attribué à

Boullogne Bon, dit l'aîné

  • Bon, dit l'aîné
  • Boullogne
  • Date de naissance1649
  • Lieu de naissanceParis
  • Date de décès1717
  • Lieu de décèsParis
  • Notice biographiqueBon Boullogne est le fils et l’élève de Louis de Boullogne, également peintre et graveur. Son père use de son influence pour l’introduire à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Bon Boulogne n’a, en effet, pas concourut aux Grands Prix. Louis de Boullogne présente une œuvre de son fils à Colbert de passage à l’Académie, qui le juge digne d’effectuer un voyage d’étude en Italie. Bon Boullogne part donc pour l’Italie en 1670 et y reste pendant cinq ans, aux frais du royaume de France. À Rome, aux côtés des pensionnaires de l’Académie de France, il copie les tapisseries de Raphaël. En 1673, il part pour la Lombardie où découvre Carrache, Corrège et les œuvres de l’école bolonaise. Il devient une sorte de spécialiste du pastiche, imitant particulièrement Rembrandt et Poussin.

    En 1675, il se trouve à Paris. Dès son retour en France, il rejoint l’équipe des meilleurs peintres d’histoire de sa génération (Jean Jouvenet, Charles de La Fosse, Antoine Coypel). Il est rapidement intégré au chantier de Versailles et va finir le décor de l’appartement des Attiques, laissé inachevé par son père. En 1676, il est agréé à l’Académie. Parallèlement à la préparation de son morceau de réception, il travaille au chantier de l’escalier des Ambassadeurs à Versailles, sous la direction de Charles Le Brun. En 1677, il est reçu à l’Académie avec "Hercule combattant les centaures".

    Il reçoit de nombreuses commandes de premier ordre jusqu’à la fin des années 1680. Dans les années 1690, la peinture religieuse, qui n’avait été jusqu’alors qu’une source de revenus secondaire, commence à représenter une part importante de son activité. En 1702, il participe au grand chantier parisien de l’église royale des Invalides, où il décore la coupole de la chapelle Sain-Ambroise et la chapelle Saint-Jérome, pour laquelle il prend la suite de Charles François Poerson.

    En 1709, il reçoit sa dernière commande royale pour le décor des tribunes de la nouvelle chapelle royale du château de Versailles, aux côtés de Charles de La Fosse, Jean Jouvenet, Antoine Coypel et Louis de Boullogne, son frère cadet. Après 1710, son activité connaît un ralentissement. Il cesse de fréquenter l’Académie en 1714, soit trois ans avant sa mort.

1680 : Vers

- Cette toile a été mise en vente sous le nom d'"Allégorie de l'éducation de Cyrus" et attribuée à Hyacinthe Collin de Vermont (1693-1761). Ce n'est qu'en 1994 qu'elle fut attribuée à Bon Boullogne par François Marandet et Antoine Schnapper qui situent sa création au début des années 1680.

Matière et technique

Huile sur toile

Mesures

Largeur avec cadre en cm : 150,5

Domaine

Peinture

Inscriptions / marques

Non signé ni daté.

Fonctionnement et contexte

Cette scène tirée de la mythologie gréco-romaine illustre l’enfance de Jupiter (Zeus). Le père de ce dernier, Saturne (Cronos), règne sur l’univers avec son épouse Cybèle (Rhéa). Saturne apprend un jour que l’un de ses enfants le détrônera. Afin d’empêcher la réalisation de cette prophétie, il décide de dévorer aussitôt chaque nouveau-né que sa femme lui donne. Cybèle réussit cependant à sauver son sixième enfant. Lorsque Jupiter vient au monde, elle offre une pierre enveloppée d’un linge à son époux. Ce dernier, croyant qu’il s’agit de l’enfant, l’avale promptement. Cybèle confie alors Jupiter à des Crétois qui l’élèvent et le nourrissent au lait de la chèvre Amalthée (visible en bas à gauche du tableau). L’artiste les représente jouant de la musique pour couvrir les bruits du bébé. Devenu adulte, Jupiter se venge de son père. Il lui donne un poison qui lui fait régurgiter les 5 autres enfants. Il va alors réaliser la prophétie.

Musée

Musée d'Art et d'Histoire

Numéro d'inventaire

988.176.1

Droits photographiques

Richard Mathilde