Ravenne II

Nemours Aurélie En savoir plus

• Aurélie
• Nemours
• Date de naissance1910
• Lieu de naissanceParis
• Date de décès2005
• Lieu de décèsParis
• Notice biographiqueL'art d'Aurélie Nemours est le résultat d'un long cheminement. S’aventurant de plus en plus loin dans le dépouillement de la ligne et l’intensité de la couleur, elle a conduit son travail à la manière d'une expérience spirituelle. Son œuvre se fonde davantage sur l’intuition que sur le calcul et la déduction, et témoigne d’une méditation sur l’ordre du monde par ces trois fondamentales que sont le rythme, le nombre, la couleur.
  
  Orpheline à 2 ans, Aurélie Nemours reçoit une éducation stricte dans un pensionnat dirigé par des religieuses, puis intègre, à 9 ans, l’institut religieux de La Tour. La pratique du silence et de la méditation marque sa sensibilité. De 1929 à 1932, elle étudie l’histoire de l’art à l’École du Louvre, puis, à partir de 1937, entre dans un apprentissage qui va durer près de 20 ans dans les ateliers de Paul Colin, André Lhote et Fernand Léger. Elle s’engage alors dans l’abstraction la plus rigoureuse avec une constance qui ne démentira jamais. Son vocabulaire plastique est réduit au minimum mais reste universel : la croix, le point, le carré, l’angle droit.
  
  Elle expose pour la première fois au Salon d’automne en 1944, puis au 60e Salon de l’Union des femmes peintres et sculpteurs, au Salon de la Société des artistes indépendants et au Salon d’art sacré. En 1949, elle expose au Salon des réalités nouvelles, au côté d'Auguste Herbin, qui remarque son travail.
  
  Ayant consacré une partie de son temps à la poésie en vers libres, elle publie en 1950 le recueil "Midi la lune", accompagné de deux bois gravés. À cette époque, elle commence à travailler avec le pastel et réalise une série d’œuvres en noir et blanc, aux compositions strictement fondées sur l’orthogonalité, qu’elle intitulera "Les Demeures". En 1951, elle décide que sa formation est terminée. Sa première exposition personnelle a lieu dans la galerie Colette Allendy. Michel Seuphor écrit à cette occasion un premier texte sur son travail et lui fait découvrir l’art de Mondrian. C’est pour elle une révélation et une confirmation de la voie dans laquelle elle s’est engagée. C’est à ce moment-là qu’elle délaisse l’utilisation de la diagonale dans ses œuvres.
  
  Les peintures qui suivent se réfèrent au damier, utilisant la couleur dans des ponctuations pleines d'énergie. En 1957, elle participe à l'exposition collective "50 ans de peinture abstraite", confirmant son engagement en faveur de l'art construit. La même année, elle adhère au groupe "Espace", fondé par Félix Del Marle, qui a pour but de favoriser la synthèse des arts.
  
  À partir de 1965, le carré devient le format privilégié de ses toiles. Ses compositions cherchent des équilibres formels, des tensions chromatiques amenant à la liberté d'un jeu conçu comme une impulsion vitale. En 1976, elle revient à la couleur et réalise des monochromes agencés par groupe de quatre, ou disposés en longs alignements. En dépit de leur radicalisme, ces "peintures absolues" livrent une intériorité exemplaire, issue de la vie méditative.
  
  À partir de 1989, son travail connaît enfin la consécration et les rétrospectives se multiplient. Mais l’artiste voit de moins en moins bien. Elle cesse de peindre en 1993, et se consacre à son œuvre poétique. Toutefois, elle conçoit les vitraux de l'église Notre-Dame de Salagon, et l’"Alignement du XXIe siècle" à Rennes.

1966

- Abstraction géométrique

Huile sur toile

Hauteur en cm : 91,8

- Largeur en cm : 73,2

- Hauteur avec cadre en cm : 92,8

- Largeur avec cadre en cm : 74,2

- Epaisseur avec cadre en cm : 3,3

Peinture

Sur une toile noire sont répartis des carrés de différentes couleurs de manière à former un damier.

Inscription manuscrite

- au revers

- "HAUT Lorenzelli/24100 Bergamo / 33 Ravenne II / Nemours 1966"

Etiquette(s) imprimée(s)

- au revers en haut

- " Galleria d'arte Lorenzelli"

L'œuvre d'Aurélie Nemours est essentiellement fondée sur la division régulière du champ pictural. Le thème du damier comme structure idéale est récurrent dans son travail. "Ravenne II" fait partie d’une série qui reprend cette thématique. Une trame noire délimite des carrés régulièrement disposés où s’équilibrent les couleurs chaudes et froides, la lumière et l’obscurité. Ce dispositif évoque précisément les mosaïques de Ravenne en Italie. Cette toile démontre la fonction que l’artiste accorde aux noirs et blancs qui facilitent la coexistence des couleurs, et qui, en interagissant, favorisent également leur séparation.

Musée d'Art et d'Histoire

995.019.1