Massacre de Machecoul

Création/Exécution

Flameng François

  • François
  • Flameng
  • Date de naissance1856
  • Lieu de naissanceParis
  • Date de décès1923
  • Lieu de décèsParis

1884 : Vers

Matière et technique

Huile sur toile

Mesures

Largeur en cm : 650

Domaine

Vie politique et administrative

Description

Au pied des murailles du château de Machecoul, alors que la ville est en feu et occupée par l'armée vendéenne, un groupe de trois femmes dans leurs plus beaux atours accompagne François-Athanase de Charette, que l'on reconnaît grâce au mouchoir sur son chapeau, au cœur vendéen sur son manteau et aux initiales de la besace portée par son jeune aide de camp. Tous observent avec curiosité et de manière hautaine les cadavres républicains jonchant le sol sur la gauche. Un homme a été attaché à un arbre et émasculé, une femme est à moitié dévêtue.

Composition :
La canne de la femme vêtue de bleu divise le tableau et crée deux groupes antagonistes : les victimes républicaines à gauche et les Vendéens à droite.

Inscriptions / marques

Date

- en bas à droite

- "François Flameng 1884"

Fonctionnement et contexte

Scène représentée

- Le 11 mars 1793, Machecoul, petite ville de 3 900 habitants, chef lieu de district, est envahie par les paysans révoltés des campagnes environnantes. En deux jours, les insurgés mettent à mort une quarantaine de patriotes (gardes nationaux, notabilités révolutionnaires locales) et en emprisonnent plus d'une centaine, femmes et enfants compris. Les exécutions reprennent à la fin mars pour s'achever un mois plus tard avec l'arrivée des soldats républicains du général Beysser.

Contexte

- Ce tableau, qui évoque le début des guerres de Vendée avec l’épisode des massacres de Machecoul (mars 1793), a été peint 90 ans après les événements. François Flameng ne cherche pas à illustrer des faits exacts mais plutôt à défendre ses idées politiques. Au pied d'un haut mur, symbole de l'Ancien Régime, il imagine un chef vendéen (Charette) offrir à ses compagnes le spectacle de patriotes massacrés, parmi lesquels une femme et un vieillard. En dépeignant les Vendéens comme des êtres cruels et sans empathie face à l’amas de cadavres ennemis, l'artiste prend parti en faveur de la République dont il cherche à vanter les mérites. Ce tableau doit être replacé dans le contexte politique de son époque pour être compris. Au moment où Flameng le réalise, la IIIe République naissante est alors un régime qui a besoin de s’affirmer en rappelant les horreurs perpétrées par les Blancs pendant la guerre civile, de manière à minimiser celles des Bleus.

Mode de présentation

- Le tableau est installé dans un espace aménagé spécialement pour l'accueillir. Il est accroché de telle manière que le spectateur se situe à hauteur des personnages et se trouve propulsé dans la scène. L'impression est dérangeante et facilite la découverte d'une œuvre surprenante.

Evénement associé

Guerres de Vendée, 1793-1799

Dépôt

1981.132 Dépôt de l'Etat Centre National des Arts Plastiques

Musée

Musée d'Art et d'Histoire

Numéro de dépôt

D 981.132.1

Droits photographiques

Richard Mathilde : Photographe